Plusieurs situations conduisent une personne âgée et/ou fragile à être hospitalisée. Il peut s’agir d’une infection, d’une chute, d’un AVC, de confusion aigue, d’examens médicaux approfondis ou d’une opération. Or l’hospitalisation d’une personne âgée peut avoir des conséquences et représente un risque de perte d’autonomie. Voilà pourquoi il est important de veiller à ce que la prise en charge et l’environnement soient bien adaptés.
Pourquoi l’hospitalisation d’une personne âgée est-elle à risque ?
Les personnes âgées rencontrent des difficultés à changer d’environnement et d’habitudes de vie, aussi l’entrée dans un établissement de santé vient bouleverser une routine parfois bien installée et provoque une perte de repères angoissante.
À un problème physique qui l’a conduit à l’hôpital, s’ajoutent des conséquences telle qu'une fragilité psychologique qui peut rapidement engendrer une perte d’appétit, une confusion, l’envie de rester alitée, des problèmes d’incontinence, etc.
L’absence de réalisation des gestes quotidiens habituels tels que se laver, s’habiller, marcher, lire le journal et la dénutrition génèrent une dégradation rapide.
La peur de ne pas pouvoir rentrer chez soi, la peur de la douleur ou de la dépendance génèrent de la dépression et la personne n’a plus envie de fournir d’efforts.
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Certaines personnes présentent-elles plus de risques que d'autres ?
Si vous ou votre proche présentez des troubles avant d’être hospitalisé, le risque de dépendance lié à l’hospitalisation est plus important. Le savoir vous permet d’anticiper, de faire les efforts nécessaires pour limiter les effets néfastes de l’hospitalisation et de demander de l’aide à votre entourage :
Exemples de troubles susceptibles d’influer sur une perte d’autonomie :
- Une fragilité (par exemple, cardiaque ou des troubles de la vue ou de l’audition),
- Une mobilité compliquée (perte d’équilibre, utilisation d’une canne, d’un déambulateur…),
- Des troubles cognitifs modérés ou sévères,
- Des troubles dépressifs altèrent les facultés de récupération rapide,
- Une dénutrition ou un risque de dénutrition, un IMC (indice de masse corporelle) faible,
- La prise simultanée de plusieurs médicaments,
ainsi que des antécédents d’hospitalisation, l’isolement, des ressources financières modestes.
Important : n’hésitez pas à le signaler en arrivant à l’équipe soignante.
Quels sont les signaux d’un risque dépendance lié à l’hospitalisation ?
En fonction des évènements qui surviennent pendant l’hospitalisation de votre proche, sollicitez l’équipe soignante si vous rencontrez la moindre inquiétude et ne restez pas sans réponse face à vos interrogations :
- Entrée à l’hôpital après un passage aux urgences,
- Début de confusion, perte de repères,
- Alitement sans mobilisation,
- Pose d’une sonde urinaire,
- Dénutrition ou déshydratation,
- Troubles du sommeil,
- Sortie précipitée ou mal organisée. (À lire : Bien préparer sa sortie d’hôpital).
Comment adapter les soins pour limiter une perte d’autonomie ?
Lors d’une hospitalisation, une personne âgée peut facilement arrêter de se laver toute seule, avoir peur de se lever, ou ne pas pouvoir manger sans l’aide d’un tiers par exemple. Parfois, cela est dû à la pathologie elle-même, mais pas toujours.
Il faut veiller à ce que l’environnement médical prenne des mesures de prévention, mobilise la personne, l’accompagne aux toilettes, lui permette de manger correctement, etc.
Or, le personnel hospitalier manque de moyens et de temps de prendre en compte les spécificités de ces malades.
N’hésitez pas à demander au médecin d’assister aux repas, de prendre des mesures préventives (matelas anti-escarres, compléments alimentaires, prêt de déambulateur…) ou à voir comment mettre en place des séances de kinésithérapie (y compris au lit si la personne ne peut pas se lever).
Bon à savoir : tout ce qui est fait pendant l’hospitalisation favorise une récupération plus rapide et de meilleure qualité.
En quoi une présence active et une stimulation se révèlent-elles utiles ?
Le rôle de l’entourage s’avère primordial, car le moral compte autant que la condition physique. En apportant un soutien moral et affectif, de la douceur, en évoquant des souvenirs d’avant l’hospitalisation et les projets à venir, vous contribuez efficacement à l’amélioration de l’état général du malade.
En assistant aux repas, peut-être d’ailleurs en l’aidant à couper la viande ou se servir de l’eau, vous vous assurez que votre proche s’alimente et s’hydrate correctement tout en l’encourageant. Pourquoi ne pas partager ensemble une collation ou un jus de fruits ?
De même, pensez à le stimuler (sans toutefois le fatiguer) en lui proposant de lire le journal, d’échanger sur l’actualité, de s’adonner aux mots fléchés, de sortir de la chambre pour effectuer une courte promenade ne serait-ce que dans le couloir. Incitez-le à rester « apprêté », voire à s’habiller si possible.
Bon à savoir : tous ces petits actes favorisent la réconciliation du malade avec son image et lui permettent de garder sa confiance.
Comment bien anticiper l’hospitalisation d’une personne âgée ?
- Quelles démarches effectuer, comment connaître la prise charge financière, quid des aides pendant l’hospitalisation ? Découvrez comment gérer l’hospitalisation d’une personne âgée.
- L’hôpital dispose-t-il d’un service de gériatrie ou de gériatrie aiguë (spécialisé dans la prise en charge des personnes âgées) ?
- À défaut, l’hôpital est-il doté d’une équipe de gériatrie mobile ?
- Existe-t-il des activités pour stimuler le malade : kinésithérapie, rééducation, ateliers d’équilibre, ateliers nutrition, etc. ?
- Informez-vous sur les établissements de soins à proximité de chez vous et leurs spécificités. Vous disposez de la liste sur le site de l’Assurance maladie. De même, abordez le sujet avec votre médecin traitant pour ne pas être pris au dépourvu.
Bon à savoir : en cas d’urgence, vous ne pouvez pas choisir l’établissement dans lequel le Samu ou les pompiers vous emmènent. Il peut être rassurant de savoir où vous seriez transporté si cela devait arriver.
Pendant votre hospitalisation, vous pouvez percevoir une indemnité journalière
qui vous permet de régler de nombreuses petites dépenses imprévues.
Pour cela, Tutélaire a créé hospiconfort, le contrat de prévoyance hospitalisation
qui aide à mieux vivre son hospitalisation.
Sources :
https://www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr/etre-hospitalise-ce-quil-faut-savoir
HAS : www.has-sante.fr/jcms/c_2801383/fr/limiter-la-perte-d-autonomie-des-personnes-agees-hospitalisees
HAS et Conseil National des Professionnels de gériatrie « Prévenir la dépendance iatrogène liée à l’hospitalisation chez les personnes âgées », édition 2017