Vous ou votre proche envisagez une entrée en Ehpad prochainement ? Qu’il s’agisse d’un séjour temporaire, pendant les vacances de vos enfants, pour vous accorder un temps de répit en tant qu’aidant, après un séjour en soins de suite et de réadaptation ( ) ou sur le plus long terme, il y a bon nombre de questions à poser pour savoir comment fonctionne un Ehpad et éviter les mauvaises surprises.
Qui réside dans cet Ehpad ?
Pensez à vous renseigner sur la proportion de personnes avec des troubles cognitifs, désorientées, en grande fragilité, dépendantes physiquement ou sans troubles particuliers.
Les résidents partagent-ils les mêmes espaces ou sont-ils affectés à des unités distinctes ?
Idem pour les repas : existe-t-il une salle à manger commune ou plusieurs lieux en fonction des pathologies ? Certains établissements proposent des petites salles à manger pour mieux entourer les résidents qui n’arrivent pas toujours à manger seuls.
Savoir qui réside dans l’Ehpad permet au nouvel arrivant de se sentir bien à sa place dans son nouvel environnement, sans rejet de la part des autres résidents.
À quelle vie vous attendre dans l’établissement ?
L’Ehpad propose-t-il des soins paramédicaux sur place (kinésithérapeute, orthophoniste, ergothérapeute, psychomotricien, psychologue, etc.) et de confort (pédicure, coiffeur, etc.) ?
Qu’offre l’établissement en matière d’activités et d’animation ? À quel rythme ?
En cas de dépendance (troubles cognitifs ou de la mobilité) quelqu’un vient-il chercher la personne dans sa chambre pour qu’elle puisse participer à ces moments ?
Y a-t-il des espaces extérieurs ? Si oui, sont-ils accessibles à tous : seul ou accompagné ? Espaces ouverts ou fermés ?
Si besoin, comment continuer à pratiquer sa religion ?
Pensez à prendre connaissance des horaires et les modalités de visites.
À combien s’élève le coût mensuel de l’Ehpad ?
Quel est le prix journée et que comprend-il ?
Qu’est-ce qui fait l’objet d’une facturation supplémentaire : certains soins, prestations, lingerie, TV, internet, etc. ?
Pouvez-vous bénéficier d’aides ?
Que devez-vous payer en cas d’absence (hospitalisation, vacances chez un enfant par exemple…) ?
Comment se passent l’alimentation et les repas ?
Les repas sont-ils pris en chambre ou à table ? À quelle heure ? Dans la salle à manger, les résidents sont-ils placés de sorte qu’ils puissent communiquer en fonction de leurs centres d’intérêt et selon leurs possibilités ?
Les menus peuvent-ils être adaptés sur demande ? Si oui, y a-t-il un surcoût ?
Quelqu’un surveille-t-il que votre proche mange et boive suffisamment afin d’éviter la dénutrition et la déshydratation ?
Pouvez-vous inviter des proches à partager un repas avec vous et, le cas échéant, pour quel coût ?
Si votre proche a besoin d’une aide pour prendre son repas, par exemple pour couper sa viande ou pour éplucher un fruit, assurez-vous au fil du temps que l’aide est effective. De même, vérifiez qu’il y a toujours de l’eau à disposition dans sa chambre pour l’inciter à s’hydrater.
N’oubliez pas les questions d’ordre médical !
L’Ehpad offre-t-il toutes les garanties pour accueillir dans les meilleures conditions la personne concernée en fonction de ses pathologies ou de ses maladies ?
Comment la prise de médicaments ou le suivi du traitement se font-ils ?
Pouvez-vous ou devez-vous conserver votre médecin traitant ?
Le médecin coordinateur, les infirmier(e)s et aides-soignant(e)s assurent-ils une présence continue en semaine ? Quid de la nuit et des week-ends ?
Que se passe-t-il en cas de problème de santé ? À quel hôpital le malade est-il adressé ?
Si l’état de santé de la personne vient à se dégrader, devra-t-elle quitter l’établissement ou accueille-t-il les résidents jusqu’à la fin de vie, avec accès à des soins palliatifs éventuels ?
Quelle fréquence pour la toilette et les soins à la personne ?
Combien de douches par semaine en moyenne ? À quelle heure ont lieu les toilettes ? Quid des petits soins quotidiens comme le port de bas de contention, les petits bobos (plaies, boutons, bleus…), les gouttes dans les yeux, une crème, etc. ?
Soyez attentifs les premiers jours et si ce qui vous a été dit ne correspond pas à ce qui est fait, n’attendez pas et n’hésitez pas à le signaler tout de suite à votre interlocuteur, et ce, jusqu’à ce que vos demandes soient bien prises en compte.
Quelles affaires faut-il apporter ?
Demandez s’il existe un trousseau vestimentaire « type » et si les vêtements doivent être marqués (risque de les perdre parfois).
Privilégiez des habits et chaussures faciles à enfiler et à enlever (sinon, ils resteront dans le placard) !
Certains Ehpad fournissent le linge de toilette : faites-le vous préciser. Comment se passe l’entretien du linge ?
Quels sont les objets ou les meubles fournis et ceux que le résident peut apporter ?
Si vous avez besoin de certains équipements comme un fauteuil roulant, un siège de douche, un lit médicalisé, un matelas anti-escarres ou encore un fauteuil releveur « relax » : qui les fournit ? Est-ce entièrement pris en charge ?
Bon à savoir : certaines personnes souhaitent recréer un cadre chaleureux dans leur chambre en apportant quelques objets familiers, d’autres au contraire refusent tout, considérant que cet endroit est temporaire et que ce n’est pas leur maison.
Savez-vous combien de personnes s’occupent des résidents ?
Demandez le ratio personnel/résident (y compris le soir et le week-end).
Des personnes extérieures interviennent-elles et pour quelles activités ?
Comment la sécurité des résidents est-elle assurée ?
Interrogez sur la gestion du risque de chute le jour et la nuit : par exemple, une personne qui se déplace difficilement est-elle systématiquement accompagnée pour aller aux toilettes ?
La personne doit rester libre d’aller et venir. Si elle a l’habitude de déambuler la nuit, comment cela se passe-t-il : peut-elle continuer de le faire ? Au sein d’un espace fermé ? Surveillé ?
La limite entre sécurité et contention est parfois ténue : les barrières de lit (considérées comme contention) restent efficaces la nuit pour éviter les chutes, mais n’ont pas forcément de raison d’être en permanence…
Important : la contention (mécanique ou chimique) reste une décision médicale et doit faire l’objet d’une prescription inscrite dans le dossier médical de la personne et dans le registre de l’établissement. Les infirmiers et les aides-soignants ne peuvent pas décider seuls de la contention, sauf en cas d’urgence avérée.
Demandez qui sera votre interlocuteur !
Comment fonctionnent les relations avec les familles de résidents ? Peut-être pouvez-vous contacter le représentant des familles au Conseil de Vie Sociale (CVS) de l’établissement ?
À qui vous adresser pour poser vos questions, prévenir de quelque chose ou en cas de difficulté ?
Concernant le Covid
Quel est le protocole actuel en interne, pour les visiteurs et si la personne sort à l’extérieur ?
Quel est le protocole si des cas de Covid-19 apparaissent dans l’établissement ?
Si vous le souhaitez et si vous le pouvez, n’hésitez pas à vous faire assister par un tiers dans vos démarches.
Souscrire le contrat sâge autonomie, c’est vous assurer de pouvoir faire face
aux soins et services, souvent coûteux, en cas de perte d’autonomie.
Sources :
https://www.espace-ethique.org/sites/default/files/Guide%20re%CC%81flexion%20liberte%CC%81%20EHPAD%20A4%20der.pdf
https://www.iledefrance.ars.sante.fr/index.php/media/29832/download?inline
https://www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr/vivre-dans-un-ehpad/les-differents-etablissements-medicalises/les-ehpad
Recueil de témoignages de proches aidants : entrée en Ehpad d’une personne atteinte de troubles cognitifs que l’établissement n’a pas gardée, gestion de multiples séjours temporaires en maison de retraite et en Ehpad.